Karbie et la grève

Eh oui, cher lecteur que j’ai abandonné trop longtemps, comme tu le sais puisque Ben a vendu la mèche, Karbie vit désormais à Ben-City, et c’est trop cool. A part quand il y a grève des transports. Déjà, ce matin (enfin, à midi), je suis arrivée à la bourre à mon partiel d’espagnol alors que j’étais partie en avance, juste parce que j’ai dû attendre le RER pendant dix minutes. Grmpf, oui, j’avoue.
Mais bref, ce n’est pas de ça dont je voulais te parler. Car, mis à part tous les inconvénients de la grève, cela permet de faire des rencontres. Sauf que, attention, là je ne parle pas de rencontres genre « waow trop bien, je rencontre des gens hyper intéressants, ça resserre les liens entre les êtres humains, on se croirait presque à Noël tellement on est bercé de solidarité et d’ammouuuur. » Non, quand on s’appelle Karbie, on ne peut pas avoir cette chance.
Bon, je re-situe : il est 16h15, Karbie sort tout juste de cours et elle décide (malheureuse !) de prendre le RER pour rentrer, malgré sa déconvenue du matin-même. Je m’assoies donc, sandwich à la bouche (comme dirait Drew, quelle idée d’avoir cours pile à midi), prête à prendre mon mal en patience et à attendre, le nez plongé dans mon poulet-crudités. Quand un vieux mec avec des poils blancs qui lui sortent du nez se pose à côté de moi et commence à me parler.
« Blablabla.
- *avalage de morceau de pain en urgence* Pardon ?
- Y a pas de train pour Mitry.
- Ah bah j’en sais rien.
- Ils s’arrêtent à Charles de Gaulle, mais pour Mitry, y a pas.
- Hum.
- Quand on habite en banlieue… »
Je continue à mastiquer, en espérant qu’il va comprendre que bah, en fait j’en ai rien à foutre de ta vie, tu vois, là je mange, et j’ai la bonne idée de ne pas habiter en périphérie.
« Je suis médecin à la retraite, mais bon, à moins de 2000€, la retraite, on peut pas vivre, et blablabla » (oui, je suis sympa, je ne te retranscris pas tout parce que c’était particulièrement long)
Bref, en dix minutes d’attente + un peu plus de cinq minutes de trajet, j’ai appris que le monsieur était médecin, turc, qu’il parlait quatre langues, qu’il payait trop d’impôts, que tout le monde le prend pour un libanais, et que, vraiment, il ferait mieux d’investir dans une pince à épiler. De mon côté je lui ai sorti quelques infos en espérant qu’il s’en contenterait : « Je m’appelle Karbie, j’étudie l’anglais et l’espagnol et je viens de province. »
Il a quand même fini par me filer sa carte, et j’ai paranoïé un bon moment en me disant qu’il devait avoir mis de l’anthrax dessus. En plus j’ai dû attendre de changer de train pour finir mon sandwich (bah ouais, Karbie est bien élevée, elle ne mange pas quand elle parle aux inconnus)

1 commentaire:

  1. Karbie ne peut pas écrire un article si elle ne se plaint pas :D

    Mais content de la relire quand même ^^

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