Ben et la nuit trilogie Seigneur des Anneaux intégrale en version longue

Oui oui, nous étions cette nuit chez Sheldon, avec Oliver, mon frère, et d'autres amis, et nous sommes dans un état de loquitude avancé, parce que onze heures de films, même si on s'endort parfois un peu devant, c'est long (et aussi parce qu'on a changé d'heure et que ça pue : d'ailleurs comme le dit le papa d'Oliver, imagine un mec qui meurt le jour du changement d'heure, non seulement il meurt mais en plus il perd une heure, l'horreur quoi (non, je n'ai pas encore rencontré le papa d'Oliver, ça m'a été rapporté ; j'ai en effet décidé de ne plus rencontrer de beaux-parents avant 2017, j'estime avoir assez donné ces dernières années)). 

Grand moment cela dit que cette nuit quasi blanche, notamment grâce à Julee, une fille de ma fac, amie de Sheldon, qui est fan absolue du SdA, et qui connait toutes les anecdotes du tournage des films par coeur, genre "ah tiens à ce moment là on croit que Viggo Mortensen joue bien mais en fait il s'est juste pété un orteil en shootant dans un casque d'orque, et il a grave mal", ou "les cris des Nazgûls, c'est la meuf au réal qui foutait les jetons à tout le monde sur le plateau quand elle poussait une gueulante : ils l'ont enregistrée, ils ont un peu modulé le son et hop, t'as les cris les plus terrifiants de l'histoire du cinéma". Sans compter que nous avons presque réussi à applaudir chaque réplique de l'acteur tout à fait oscarisable Orlando Bloom, lequel illumine la trilogie par sa mémorable prestation de l'Elfe Legolas. 

Bref, oui nous sommes des geeks (enfin, moi oui, je sais pas si Oliver en est un mais il est très joli, ça me convient parfaitement) et j'ai encore plus envie de reprendre mon livre maintenant (car oui, j'écris de la fantasy). En attendant, je vais me plonger dans la lecture d'Herodote, pour oublier que je stresse à l'idée de retrouver les amis d'Oliver ce soir à un dîner, et que je commence mon stage demain matin.

Karbie, reviens vite du ski, tu me manques.

Ben anticipe les rumeurs de Karbie

Pour contrer une rumeur que la vile Karbie serait susceptible de lancer de manière imminente : NON, je n'ai pas couché avec Louis Garrel aujourd'hui, je l'ai juste croisé deux fois dans ma rue et il ne s'est rien passé entre nous, merci. En revanche, Karbie s'est tapé son sosie contre mon lavabo il y a trois ans. Et toc.

(et au passage, je souhaite la bienvenue officielle à Phoenix qui rejoint enfin notre équipage bloguesque)

La vie de Phoenix : anthropologie de la bibliothèque

Starring Phoenix

Tout ému à l'idée d'apporter ma maigre voix sur le théâtre rosebonbonnacé de cet illustre blog (elle est stylée cette demi-phrase d'entrée, hein ?), je cherchais tout à l'heure ce que je pouvais bien avoir à dire et la cruelle réalité est venue me frapper : je passe l'essentiel de ma vie à la bibliothèque.

Je te rassure tout de suite, cher lecteur de Ben et Karbie, je n'y travaille pas (travailler c'est pour les besogneux sans talent, c'est bien connu), enfin, sauf si aller sur les réseaux sociaux ou regarder des séries en streaming est un travail (ouh HADOPI ouh)...J'ai d'ailleurs toujours pensé que si mon travail avait été de regarder des séries je me serais distrait en lisant les bouquins de mes profs actuels...Mais c'est une théorie et BREF. En tous les cas il faut bien que tu t'imagines que ma vie n'en reste pas moins remplie et fascinante (#autopersuasion).

Car la bibliothèque (qu'elle soit municipale ou de campus, ou autre) n'est pas juste un bâtiment avec des livres, c'est aussi un cadre original où s'épanouissent toutes sortes de créatures bizarres, où des aventures incroyables se déroulent, bref un biotope digne d'un documentaire de BBC Wildlife. Et bien que j'aie plutôt tendance à vouloir éviter ces créatures et juste m'installer dans une contrée silencieuse et reculée ET dotée de prise et de wifi, les hasards de la vie et surtout la répartition totalement aberrante des prises font que je côtoie cette faune plus souvent qu'à mon tour. Quelques exemples à la volée :

  • les solitaires du troisième âge :

Ils se rencontrent fréquemment dans les bibliothèques municipales, où ils se distinguent par leurs pratiques pittoresques. Il y a le papy qui vient faire désordre dans une rangée studieuse d'étudiants en médecine ou de lycéens concentrés dans leurs obscurs calculs de S en s'installant avec un énorme exemplaire imagé de « 250 recettes de cuisine », qu'il recopie en marmottant. Il y a aussi la vieille [harpie] dame qui a un procès qui traîne et qui ne comprend rien à ce que lui dit son avocat (ce qui est normal, les avocats n'auraient plus de travail si on comprenait ce qu'ils disent), et qui s'assied avec sous le bras le Code civil, la lettre d'explications non explicatives et une énorme loupe de Sherlock Holmes (véridique) pour lire les articles. En voilà une qui n'était pas au courant que le Code civil est disponible intégralement en ligne depuis 2002. Il y a enfin tous ceux qui vont à la bibliothèque pour lire le journal en paix loin de doux foyer plein de petits-enfants ou d'un conjoint acariâtre.

  • les gens qui se croient dans la rue :

très (trop) nombreux. Ça va de la fille caillera qui glousse avec ses copines et qui est totalement non-réceptive aux signaux envoyés par les gens civilisés (du style haussements de sourcils) - ce qui force ces malheureux (qui ne disposent pas d'un espace indéfini de haussage de sourcil) à intervenir et à s'attirer en retour un impitoyable « wèch saa va kessta on fé pas de bruit » - aux quadragénaires dont-on-ne-sait-pas-très-bien-ce-qu'ils-font-là qui parlent à haute voix des problèmes au boulot de Maurice, en passant par les étudiants habitués qui s'installent à la bibliothèque comme au café en se fichant royalement du monde alentour. Ces derniers arrivent en général avec un prétexte (un exposé à faire). Ils empilent 15 pavés sur la table, qu'ils n'ont même pas le temps d'ouvrir car 5 minutes après avoir démarré ils sont déjà passés de la société de l'Athènes antique au mariage de la mère de Vanessa (et OHHH regarde Kevin est en couple sur Facebook et OOHHH il fsait tellement chaud ct'été j'avais envie de me mettre à poil tsais ? Hahaha « lol » ).

  • les gens qui se croient en boîte de nuit :

Causes de moult complexes pour ceux qui comme moi arrivent à la bibliothèque habillé d'un vague pyjama-de-jour (« bah c'est pas grave je vais à la bibliothèque ») et qui te donnent l'impression que la bibliothèque c'est pas un lieu pour érudits mal fagotés mais au contraire the place-to-be, enfin un truc trop cool, un hot spot de la drague contemporaine. Se croisent en nombre à la BSG, qui comme chacun sait est la bibliothèque hype de Paris (tu vas à Beaubourg ? Eh bien tant pis pour toi). Habillés comme des dieux de la sexytude branchée, frais comme des gardons, nivéa-visagés, ils déambulent avec classe entre les rangées de livres en te faisant regretter de ne pas t'être regardé dans la glace avant de quitter ton chez-toi.

Et cette catégorie, à coup sûr la plus intéressante, m'amène à mon sujet du jour. En effet, cher lecteur/lectrice, la grande question de la journée c'est : serais-je en train de me faire draguer par un spécimen de cette race ? Il y a une heure, un mec en slim et T-shirt jaune-imprimé-rétro est venu plusieurs fois chercher des bouquins juste derrière moi...sans en trouver aucun (et pour cause car derrière moi sont des vieux dictionnaires archéologiques dont je cite au hasard un titre : « Formes de contacts et processus de transformations des sociétés anciennes »). Serait-il possible qu'il veuille frayer avec une loque vestimentaire ? Nous reverrons-nous entre deux travées ? Affaire à suivre...

Ben rectifie pour qu'on ne s'y trompe pas

Attention ! Quand je vous parlais d'Oliver, dans mon article précédent, il ne s'agissait pas bien sûr d'Oliver l'Albinos. Mais vous vous en doutiez, pas vrai ? L'espace d'un instant, j'ai cru que vous alliez faire la confusion, et j'ai fait une toute petite crise cardiaque. 

Ben se demande par où (re)commencer

Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas écrit ici que j'en ai déjà mal à la tête rien que de penser "merde qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter". Parce qu'évidemment, il faut que je raconte un truc, je vais pas passer par ici et m'en aller l'air de rien, genre j'ai pas vu que le blog est à l'agonie et genre je sais pas que si j'écris pas il va vraiment crever. Le truc, c'est que j'ai un peu trop de choses à vous dire, puisque j'ai rien déballé depuis un bail. Pas facile de faire une sélection, de mettre tout ça en ordre. 
Je pourrais vous révéler que si je n'ai pas écrit ici pendant tous ces mois, c'est parce que je ne voulais pas qu'Angel ne lise ma vie au travers d'un blog, puisqu'on s'était séparé après une assez longue relation (et aujourd'hui, sans doute que je m'en moque enfin, Angel ayant décidé de couper définitivement tous les ponts avec moi). 
Entre temps, il y a eu quelques histoires assez dingues, comme la création du GLIG (Groupe LGBT Inter-Galactique), dont je suis le Roi et Karbie la Vice-Reine, ce qui fait de nous le couple people le plus en vue de toute la voie lactée. Ensemble, nous fédérons les populations rainbow de planètes lointaines et d'astéroïdes bizarroïdes sous un même étendard, et nous bossons comme des tarés pour que notre empire ne se casse pas la gueule (ça va, pour l'instant on tient le coup, mais on n'est pas à l'abri d'une rébellion à la con ou d'apprendre qu'on a un fils caché sur une planète pourrie, qui veut notre peau et à qui il faudra dire "je suis ton père" et qui répondra "nooooon" avant de se jeter dans le vide en gueulant comme une tafiole). 
Nous avons de nouveaux amis, tels que Ronald, notre secrétaire cochonne, ou Sheldon, le mec qui sort avec un chevalier Jedi (oui, George Lucas me paye pour que je vous parle de ses films, il est adhérent au GLIG), et dont la plus admirable citation restera à jamais "J'adore le sperme." ; nous reparlerons d'eux tôt ou tard. 
Karbie de son côté fera bientôt des bébés avec Sky, puisqu'ils ont emménagé à côté de Ben-City et qu'à mon avis, quand ils disent que ça attendra encore quelques années avant d'entamer une phase de reproduction, ils ne rêvent que de nous pondre une poignée de Karbie et de Sky miniatures. 
Moi je suis tombé sous le charme d'un américain que nous appellerons Clark Kent parce qu'il lui ressemble, et je l'ai rejoint à Clark-City (New York, ndlr, j'ai un peu envie de me la péter) pendant quelques semaines complètement folles et qui m'ont transformé. Et puis on a arrêté, parce que faut pas déconner, Clark-City c'est cool mais pas la porte à côté. 
J'ai signé un contrat (récemment rompu, et heureusement) pour devenir un Bioman (= vendeur dans un Bioshop), ce qui m'a valu des aventures ahurissantes avec du quinoa, du pur petit épeautre, des graines de goji, de l'agar-agar, et plein d'autres produits hallucinants et inutiles tels que le tofu et les cocktails de légumes lacto-fermentés.

Aujourd'hui, enfin, il y a un garçon qui paye un loyer dans mon coeur, et qui s'appelle Oliver.
Et je crois un peu que tout ce que j'ai vécu avant, les histoires avec Angel, avec Clark, avec d'autres garçons, c'était rien que pour me préparer à cette histoire-là, avec ce type qui me fait manger des fleurs et miauler de joie. Non non, rassurez-vous, je ne vais pas vous étaler mon bonheur à la gueule.

Oh, et puis si. 

Karbie va probablement (re)devenir blonde

En faisant mes courses tout à l’heure, mon regard a été happé par le rayon colorations. (il faut que tu saches, lecteur, que je suis une droguée des colo) A l’origine, je cherchais une couleur ton sur ton rousse, juste pour raviver celle que j’ai faite en octobre. (parenthèse pour les mecs : la couleur ton sur ton, c’est celle qui s’en va au bout de quelques shampooings et qui n’abîme pas les cheveux, contrairement à la permanente) Dix minutes plus tard, je me suis retrouvée avec une boîte de colo blonde dans les mains (je vous jure, je ne sais pas comment elle est arrivée là)
Petit flash-back : printemps 2008, Karbie doit devenir blonde très très clair pour jouer dans un film de Ben (pour lequel j’ai également commencé à apprendre l’allemand, eh oui, quand je me donne, je me donne à fond) Elle prend donc RDV chez le coiffeur, qui lui fait un devis à 100€. C’est là qu’interviens Anthea, la maman de Karbie :
« Non mais t’es folle, 100€ pour ça ? Allez, tu vas t’acheter une boîte de décolorant et je vais te faire ça à la maison.
- Euh… T’es sûre de toi, là ?
- Mais oui, ma fille, mais oui. »
Bon, ok, j’ai peut-être cédé un peu trop facilement, je l’avoue. J’achète donc une décolo ET une couleur à faire par-dessus, histoire que ce soit joli. Résultat : je me retrouve avec les cheveux bicolores, une partie blond paille pas fraîche, et l’autre orange fluo. Ce soir là, je vais vendre des hamburgers avec un foulard sur la tête et les larmes aux yeux.
Pour la petite histoire, j’ai finalement dû aller chez le coiffeur, qui pour 60€ n’a rien compris à ce que je voulais et m’a fait une couleur brune en me laissant des mèches blonde moches. Il m’a fallu plusieurs mois et une dizaine de colorations pour rattraper le désastre. (et dire qu’à la base, c’était pour faire des économies)
Retour au moment présent. J’hésite grave. Je textote Sky pour savoir ce qu’il en pense, pas de réponse (plus de batterie, qu’il dit). Je fais le tour du magasin, tout en me demandant si c’est une bonne idée. Je retourne au rayon colorations, je suis prête à la reposer, quand soudain retentit Shania Twain « That don’t impress me much, dou dou dou », et je ne sais pas pourquoi, mais ça me décide : je prends.
Donc je me retrouve avec ma colo blonde (j’ai vérifié, promis, c’est pas une décoloration), et je ne sais pas quoi faire. Et puis je parle à Miranda qui me dit, en substance : « Boaf, tu t’en fous, au pire si ça rate, tu files chez le coiffeur. » Comme je suis décidément trop facile à convaincre, bah je vais la faire ce soir, cette couleur. Même si je viens de me laver les cheveux et que c’est pas conseillé, même si je risque à nouveau de me faire surnommer Paille de Carotte. Parce que c’est pas à 50 ans que je ferais des conneries.

Ben a survécu au dentiste

Bon, tout d'abord, je tiens à préciser que je suis un warrior. Parce que j'ai survécu, d'une, mais aussi et surtout parce que j'ai tenu 45 minutes sur le putain de fauteuil de ce putain de dentiste, SANS ANESTHÉSIE. Quand je lui ai dit que j'avais pas très très envie d'une piqûre dans la bouche, il m'a proposé de tester mon seuil de douleur. J'ai accepté le deal. Et j'ai tenu le coup.

Mais bon, franchement, c'est juste atroce, le dentiste. Toutes ces petites roulettes qui tournent très vite et vibrent contre les dents en faisant un bruit terrifiant, qui glissent sur les gencives et répandent dans la bouche un goût de sang amer, l'inévitable "rincez", qui permet de voir partir dans le petit lavabo-pour-patient des traînées rougeâtres, mélange d'hémoglobine et de morceaux de chair à vif, et, pour finir, le prix, qui est trèèès dur à digérer...

Alors, monsieur le dentiste, ne t'étonne pas si toi et moi on ne se voit pas souvent, parce que franchement, je crois qu'on n'est pas du tout fait l'un pour l'autre.


PS : je me suis récompensé en sortant par une délicieuse crêpe au chocolat blanc, chez Marche ou Crêpes (j'adore ce nom).

PS 2 : ce soir, en rentrant de chez Karbie, j'ai vu une dame qui coupait les ongles de sa fille dans le métro, juste à côté de moi, et les ongles volaient un peu partout, et restaient sur sol, gros, blancs, dégueu ; un peu plus et je lui vomissais ma crêpe au chocolat blanc dans les cheveux.

Ben a peur

Demain, je retourne chez le méchant dentiste qui fait peur et qui met dans ma bouche ses gros doigts poilus sans mettre de gants. Demain, je vais avoir droit à ma première piqûre dans la bouche. Et je suis littéralement terrorisé.

Toute mon enfance, j'ai eu un dentiste trop gentil qui faisait rigoler et jamais mal. Et puis il est parti à la retraite et on a découvert qu'il n'avait pas le droit d'exercer comme dentiste. Mais bref.

Du coup, demain soir, j'écrirai un article pour raconter comment ça s'est passé. Ou pas. Parce qu'à mon avis, je vais décéder sur son putain de fauteuil flippant, sous sa putain de lampe flippante, avec ses putains de gros doigts poilus sans gants et flippants.

Heu... au secours ?

Karbie la droguée

Bon, je vous vois déjà « Oh non, Karbie, tu es notre modèle, comment peux-tu te droguer ? », alors je vous arrête tout de suite : ma drogue à moi, elle est légale. Et délicieuse. Ma drogue, c’est le curry. J’en suis dingue, vraiment, si j’ai pas ma dose, je pète les plombs.
Le premier truc que j’ai remarqué en m’installant à Ben-City, c’est ce petit restau indien juste à côté de chez moi. Je n’avais pas encore ramené mes meubles que j’y étais déjà allée. Et les mecs qui y bossent, je les aime d’amour tellement leur cuisine est nirvanesque, tellement ils sont adorables, tellement ils insistent pour me livrer à chaque fois que j’appelle alors que j’ai cinquante mètres à faire pour récupérer mon poulet sag et mon cheese naan.
Mais un jour, triste jour s’il en est, mon restau indien a fermé pour cause de travaux. Je te raconte pas, lecteur, le désespoir qui s’est emparé de moi. Pendant deux mois qui m’ont semblé des siècles, plus de tandoori, plus de petit cocktail pour me faire patienter, plus rien. Alors j’avoue, oui, j’ai été infidèle, deux ou trois fois, n’y tenant plus, mais je jure que le plaisir n’était pas (autant) au rendez-vous.
Ce soir, je sors pour acheter des clopes, et, comme d’habitude, je jette un coup d’œil à la devanture de mon restau indien, juste pour vérifier. Et, miracle, c’est allumé. Et il y a des gens dedans. Qui mangent (pas qui repeignent les murs). Je me mets à sourire comme une débile, de façon incontrôlable, mon cœur s’emballe, j’ai limite les mains moites. Je fais style « je ne fais que passer », mais je cours presque au bureau de tabac pour revenir en arrière plus vite (genre le restau va fermer cinq minutes plus tard) Je suis fébrile au moment de pousser la porte, elle coince un peu, pendant un quart de seconde je vois mon espoir s’effondrer, et puis, enfin, je m’assois sur une chaise, on m’amène le menu et le petit-cocktail-pour-faire-patienter. Je dois sortir pour fumer pendant qu’ils préparent ma commande, tellement je suis sur les nerfs. Et le voilà, mon petit sac en carton, que je ramène en courant chez moi avant de me jeter à corps perdu sur mon tikka masala.
Faites attention, l’abus de curry est dangereux pour la santé mentale.