Angel prend le train

Starring Angel

Comme tous les vendredis soir, Angel prend le train pour se rendre à Ben-city. Il vous faut savoir, cher lecteur, qu'avant de prendre le train Angel termine de travailler, aux alentours de 18h, et que son train est à 19h08. Et qu'avant de rejoindre Ben pour le week-end, Angel se douche, repasse son linge, fait son sac et se change... Tout cela en moins d'une heure. Vous imaginez donc que lorsque j'arrive au train, après avoir couru dans les rues pour ne pas le rater, je pue la sueur, je me sens sale et moche malgré ma douche et mon linge propre.

Je ne vous raconterai pas les cimes de desespoir que je traverse chaque vendredi. Mais hier, enfin, ce fut différent.

Imaginez un Angel assis dans son train ultra-moderne, avec portes automatiques, clim integrée (même en hiver, ce qui est moins agréable), et accoudoirs rembourrés ! En gros, lecteur, il faut que tu saches que ce train est une pure tuerie.

Donc assis dans mon wagon, ruissellant de sueur, je sors mon bouquin et me plonge dans la lecture en essayant de retrouver ma dignité malgré mon front qui goutte et mon souffle court. Le train démarre quelques minutes plus tard, et je pose mon livre pour regarder le paysage. A cet instant précis, mon voyage a été transfiguré : j'ai pu assister pendant 1h18, à travers le reflet de la vitre, à l'épilation de sourcil de mon compagnon de wagon. Un charmant bipède, aux cheveux blond pisseux virant vers le roux et au visage de tortue, maniait avec dextérité la pince en utilisant son téléphone portable comme miroir. J'ai pu aussi assister à l'arrachage de quelques poils de nez pour ma plus grande joie. Cet agréable représentant de l'espèce humaine -âgé tout au plus de 19 ans- a réussi à ne pas détacher son regard de lui-même pendant tout le trajet et sans en faire une overdose.

Voilà les petits plaisirs que je savoure tous les vendredis soirs, le parcours du combattant que je subis pour rejoindre mon Ben adoré.

PS : la prochaine fois je vous raconterais l'histoire de la petite fille du train de notre voyage dans le sud.

Une pure tuerie, je vous le disais...