Retour à Ben-City

Voilà, ça y est, je suis de retour chez moi, mon petit chez moi rien qu'à moi. Parti, le vilain hôte que j'ai hébergé pendant quelques jours avant mon départ pour la Province, ce salaud d'Oliver l'Albinos qui a pété le robinet de ma salle de bain et fêlé un de mes verres, n'a pas sorti les poubelles et n'a rien acheté pour me remercier de mon immense bonté (on ne m'y reprendra pas de sitôt, à héberger un mec d'Internet dans une optique lubrique).

Dans mon immeuble, il y a plusieurs individus, que je retrouve à chaque retour et dont il faut que je vous parle.
Tout d'abord, impossible de passer à côté de Stacey, la pétasse d'en-dessous qui martèle mon plafond dès que je m'assois sur mon lit (tant et si bien que, sur les conseils de mon ex, Fletcher, je me suis décidé à retirer le sommier, qui gît désormais à côté du matelas comme la grosse carcasse de clic-clac qu'il est ; je précise au passage que Fletcher faisait 1m95 et de la muscu, et que dès qu'il remuait sur le lit, on avait l'impression qu'on allait tomber dans les entrailles du sommier déjà cité ci-dessus). Stacey et moi avons eu, au cours de ma première année à Lutèce, un passé houleux : insultes, menaces, intimidations, et pour finir, au commissariat. En résumé, je lui voue une haine sans borne.
En face de chez moi, toute la famille Wagner : la maman, le papa, le fils et la fille, qui doivent désormais être en mesure de rédiger une encyclopédie complète de mon anatomie, à force de me voir sortir à poil de ma salle de bain.
A côté de chez les Wagner, une vieille dame qui n'a plus toute sa tête (et connaît elle aussi mon anatomie par coeur), et sort parfois sa tête par la fenêtre pour demander l'heure à la volée.
A mon étage, un vieux gay, ancien styliste, sympa mais assez flippant, et un autre gay, plus jeune, qui fait des études de lettres et qui s'appelle Ramon, et qui m'a sucé un jour après avoir glissé un mot sous ma porte pour me dire qu'il avait envie de moi.
Et enfin, depuis peu, il y a une entité, que j'appelerai tout simplement « Le Rire ». C'est quelqu'un (je sais pas qui mais si je le/la localise je le/la snipe direct) qui garde ses fenêtres ouvertes et rit, et ça s'entend dans toutes la résidence. Mais attention hein, pas un rire genre normal, non non. Un rire genre Cruella, plutôt. Une fois, c'est marrant, deux fois, ça va encore, trois fois, on sourit vite fait, mais deux cent fois, on décapite, je vois pas d'autre alternative.

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